Cette année, les 6,7 et 8 juin, les détectives de plusieurs pays européens se sont réunis dans la localité de TORRE DE JUAN ABAD, Province de CIUDAD REAL, en Espagne, afin de continuer l'action entreprise lors du premier congrès européen au Parlement Européen de STRASBOURG, FRANCE, en novembre 2001.

Ce congrès s'est déroulé en présence de représentants de la province de CASTILLA LA MANCHA, de la municipalité de TORRE DE JUAN ABAD, et de détectives venant de différents pays et de diverses organisations professionnelles. Le discours d'ouverture du congrès de Javier IGLESIAS, Président de l'APDPE (ASOCIACIÓN PROFESIONAL DE DETECTIVES PRIVADOS DE ESPAÑA), et celui de bienvenue du maire de la commune s'adressent donc non seulement aux détectives espagnols venus assister au congrès et à l'assemblée générale annuelle de l'APDPE organisée à cette occasion, mais aussi aux confrères des pays européens venus d'ALLEMAGNE, ANGLETERRE, BELGIQUE, FRANCE, ISRAEL, ITALIE, PORTUGAL, et AMERIQUE DU SUD.

Etaient également présents les représentants des Ordres Régionaux des communautés de CATALOGNE et de VALENCE, ainsi que ceux de diverses facultés de Droit et Instituts de Criminologie.

L'idée générale développée durant les débats est que les premiers pas amorcés à STRASBOURG doivent être confirmés par l'union de tous les détectives d'Europe, et par la rédaction d'un livre blanc afin que dans chaque pays, le détective soit reconnu comme un professionnel utile. Il est essentiel de travailler par le biais du Parlement Européen ou du Conseil de l'Europe, afin d'obtenir l'appui des différents gouvernements.

Une ébauche du premier livre blanc espagnol, dans lequel sont notamment consignés les problèmes de la sécurité privée, l'ébauche d'une déontologie commune et unique, et le souhait d'un libre accès aux bases de données, a été proposée à l'assemblée présente, par José Miguel IGLESIAS.

Les représentants de chaque pays présent ont ensuite débattu des diverses réglementations respectives et exposé les difficultés rencontrées dans l'exercice de la profession et dans l'application des textes sur chaque territoire et par rapport à la libre circulation en Europe.

A l'occasion de ce débat, les confrères des divers pays présents, et les associations représentant la profession, telles que la WORLD ASSOCIATION OF PROFESSIONAL INVESTIGATORS (WAPI) pour la GRANDE BRETAGNE, le CONSEIL NATIONAL SUPERIEUR PROFESSIONNEL DES AGENTS DE RECHERCHES PRIVEES (CNSP-ARP) pour la FRANCE, ou le COMITATO UNITARIO DEGLI INVESTIGATORI PRIVATI ITALIANI (CUIPI) pour l'Italie, ont pu s'exprimer et apporter leur soutien au mouvement européen des détectives.

Il résulte des débats que chaque pays doit établir son propre livre blanc, ce qui facilitera la rédaction du livre blanc européen soumis ensuite aux Instances Européennes. Et comme le précise ensuite Alain BERNIER, vice président du CNSP-ARP, pour être efficace, il faut créer une association européenne dont les membres sont les associations de chaque pays. Ceci était le but du congrès de Strasbourg qui posait les premiers jalons d'une unité confraternelle.

Le résultat de ce deuxième congrès européen des détectives est largement positif puisque, comme le dit Javier IGLESIAS, cette association existe désormais et que chacun a pris note que le troisième congrès européen des détectives se tiendra en juin 2003 à ROME en ITALIE.

A la fin de la journée de travail, un dîner attendait les participants autour d'une magnifique chapelle, du fond de laquelle la Vierge Marie veillait attentivement sur les succulents tapas, le traitre mais délicieux vin espagnol, et sur la guitare de Nestor qui régalait l'assemblée de ses douces mélodies chantées d'une voix enchanteresse et vibrante.

Le lendemain, les participants se sont rendus en bus dans une cave de VALDEPENAS, pour y déguster un vin aux saveurs de la terre de la Mancha, et ont ensuite visité l'unique arène carrée d'Espagne. Suivit ensuite, après une sieste bien méritée, un concert d'orgue donné en l'église de Torre de Juan Abad par l'organiste français Christian MOUYEN, originaire du département des Landes, qui précédait le clou de ce meeting européen : l'inauguration du premier et unique musée du détective en Europe.

L'histoire retiendra que ce musée est en fait la résidence d'un détective espagnol qui la légua à sa mort à la municipalité de Torre de Juan Abad. Le maire actuel a décidé, en accord avec Javier IGLESIAS, de confier cette maison aux détectives des pays européens afin qu'ils y déposent leur histoire. Chaque pays a sa plaque gravée à l'entrée de la pièce qui lui est octroyée, et ce musée fera un jour partie d'un circuit touristique qui le consacrera mondialement.

Le deuxième congrès européen des détectives s'est ensuite achevé par un dîner de gala au cours duquel des diplômes honorifiques ont été remis à ceux qui ont permis et permettront encore aux détectives d'inscrire une autre pierre à l'édifice de l'Europe, à leur histoire et à leur avenir.


Marie-Françoise HOLLINGER
Secrétaire Fédéral du CNSP-ARP